J’ai toujours aimé partager mes lectures mais ce récit, donc une histoire vraie, m’a tellement marquée et s’inscrit d’une telle manière dans la construction de mon univers musical, que je trouve enfin une véritable motivation, voire obligation, de vous en rendre compte. Je l'écris pour vous tous qui aimez les livres, la musique, la musique dans les livres, les hommes et femmes de musique, les musiciens et spécialement tous les pianistes, qui s’ils ne connaissent pas déjà ce livre, s’y retrouveront sûrement.

C’est aussi la première newsletter de mon site. Bonne découverte !

 

Sophy Roberts est écrivain et journaliste. Ce récit raconte sa quête d’un piano en Sibérie pour la jeune talent pianiste mongole, Odgerel Sampilnorov. Odgerel est merveilleusement douée et a fait ses études de piano au Conservatoire de Pérouse en Italie. De retour en Mongolie, elle joue un vieux demi-queue Yamaha « détraqué » qu’elle trimballe dans la steppe. C’est là dans un gers, une tente mongole, que Sophy Roberts la découvre en 2015 et se lie d’amitié avec la jeune femme de 19 ans.

C’est déjà là une histoire fabuleuse que d’imaginer ce concert où la musique de Chopin s’élève au milieu de la steppe, se mêlant au bruissement du campement, des troupeaux de yaks, des feux où crépite la viande de chèvre qui sera dégustée après le concert! Voici une version du salon musical à l’oriental que je trouve tout à fait enthousiasmante! Mais ce n’est pas le propos du livre…Ce n’est que le prologue. Ensuite commence cette longue quête dans le temps et l’espace de la Sibérie. L’orientation du lecteur est facilitée par la présence de cartes où les villes étapes sont mises en évidences. Un chapitre, une region et avec un peu de chance quelques pianos perdus…et surtout l’Histoire d’un pays-continent et de ses hommes et femmes.

J’ai  appris à l’école les étapes-clés de cet empire, devenu l’URSS et la Russie que nous connaissons aujourd’hui, les noms de ses dirigeants: Catherine la Grande, le dernier tsar, Staline, Gorbatchov…Bien des lieux ont des sonorités magiques, tels le Baïkal, l’Altaï ou la fameuse Cité des Sciences Akademgorodok. Et hélas on ne peut évoquer la Sibérie sans penser à l’horreur des goulags, les camps où étaient expédiés tous les opposants au régime, et ce depuis l’époque des tsars.

Mais ce qui me restera de ce récit, ce sont les multiples et pourtant uniques rencontres de l’auteure avec les habitants de ces contrées où les conditions de vie sont si dures : des hommes et des femmes qui ont vécu mille vies et des expériences terribles, et qui pourtant plaisantent, sont curieux de cette journaliste anglaise et de sa quête complètement folle…et qui vont l’aider.

Bien sûr le livre est riche de musique. On apprendra comment des pianos d’exception sont arrivés dans ces coins perdus de Sibérie, pourquoi il y a des salles de concert dans toute la Sibérie…et on comprendra pourquoi cette quête a autant d’importance non seulement pour l’auteure mais pour chacun de nous. Pas besoin d’être un amateur d’antiquités musicales pour être touché par cette histoire, qui nous dit tout simplement que la musique peut vous sauver la vie.

On retrouvera bien sûr des compositeurs, Chopin, Chostakovitch, Tchaïkovski…des grands interprètes russes, les frères Rubinstein et  Richter, qui a lui-même parcouru la Sibérie pour y donner des concerts (périple retracé par Valentina Tchemberdji dans "Sviatoslav Richter, chronique d’un voyage en Sibérie".)

Je pense que j’écrirai d’autres postes sur ce livre. Mais voici déjà le premier jet. En plus des cartes, les chapitres sont jalonnés d’émouvantes photos en noir et blanc, d’une riche bibliographie et d’une très pratique chronologie historique…et il y a évidemment la découverte de cette pianiste, Odgerel Sampilnorov et le site éponyme www.lostpianoofsiberia.com

Merci de me laisser vos commentaires et de partager !

Je tiens à remercier la libraire de « Feuilles d’Encre » à Colmar qui m’a recommandé ce livre lors de ma dernière visite en voyant mon intérêt pour tous les livres sur le thème de la musique!